La légende de la ville d'Ys

LES CITES BRETONNES DISPARUES

D'après Gwenc'hlan Le Scouëzec, Le guide de la Bretagne mystérieuse, Ed. Beltan Breizh 1989.

" Les citées disparues de Bretagne sont nombreuses… Pour beaucoup les renseignements sont rares, fragmentaires. Bien souvent, les sites n'ont pas été fouillés. Parfois, ils n'ont même pas été déterminés avec exactitude. Nous donnons les noms de ces villes, telles qu'elles se présentent à nous aujourd'hui, enrobées de mystères et de charmes anciens.

 

Cités sous la mer.

La ville d'Is

En breton, Ker Is. Ce nom, le plus illustre, a servi à désigner d'autres agglomérations humaines envahies par les flots, voire des monuments mégalithiques submergés , mais la localisation constante d'Is est la Baie de Douarnenez, sans doute au voisinage de cette ville, et des grèves de Tresmalaouen, de Sainte-Anne-La-Palud…
" Nous pouvons affirmer avoir vu nous-mêmes, sur cette plage de Ris, il y a une cinquantaine d'années, un pan de mur enfoncé dans le sable, et de constitution analogue à ceux de Tresmalaouen. Il se trouve au-delà du niveau le plus bas atteint par le jusant quotidien et n'est donc découvert qu'à l'occasion des grandes marées d'équinoxe. Il faut alors le chercher au plus près du port de Douarnenez, en fait au-dessous des ruines de Plomarc'h-Pella. Nous sommes donc assurés que des établissements industriels d'une certaine importance ont existé sur le rivage de la baie de Douarnenez, et certains d'entre eux au-dessous de l'actuel niveau de la mer….
Citons enfin un texte , malheureusement trop court et trop peu précis, fourni par l'anonyme de Ravenne ( VIIème siècle ) qui signale l'existence d'une ville nommée Chris "dans les paluds de Bretagne". On a voulu voir là Ker Is le nom breton de la Ville d'Is.

Nazado

Sa localisation n'est pas certaine : ses ruines se trouveraient quelque part dans la baie de Saint-Brieuc, entre le cap d'Erquy, le plateau des Jaunes et la pointe de Pléneuf. Elle pourrait s'identifier à la Reginéa gallo-romaine ou même à l'Erquy actuelle.

La ville des Sept Iles

Elle était située près de Port-Blanc, au large. On l'a appelée la ville d'Is, et pour faire accorder cette tradition avec celle de Cornouaille, on a imaginé une ville immense qui se serait étendue depuis Douarnenez jusqu'à Plougrescant.

Porpiscan, Thomen, La Feuilleste, Maury, Sainte-Anne, La Croix Morel, Colombel, Saint-Etienne-de-Paluel.

Toutes ces bourgades se trouvaient dans la forêt de Scissy, aujourd'hui recouverte par les lises et les eaux de la baie du Mont-Saint-Michel. Porpiscan et Thomen étaient situés au voisinage de Cancale.

On trouve aussi une cité engloutie dans la légende irlandaise "la navigation de Mael Duin" ici dessinée par Eduardo Coelho.

 

Cités au fond d'un lac

Herbauge

En latin Herbadilla, Elle aurait été engloutie par le lac de Grand-Lieu au pays de Retz… à 3 kilomètres au nord de Saint-Philibert, vers 580 de notre ère, la tradition veut qu'une ville ait été engloutie, en punition de ses péchés et de son attachement au paganisme.
Elle avait résisté à la prédication de Saint Martin de Vertou, préférant conserver ses mœurs dissolues et ses croyances. L'apôtre intervint cependant auprès de Dieu en faveur du seul juste de la ville : mais tandis que celui-ci fuyait avec toute sa famille, son épouse, à l'instar de la femme de Loth, se retourna pour contempler la catastrophe. Elle fut aussitôt pétrifiée. Vous la verrez encore aujourd'hui au voisinage des marais, sous la forme d'un mégalithe qu'on nomme la Pierre-Saint-Martin à Cheix. Quant à la cité, il n'en resta rien. Selon les gens du pays, on peut entendre, la nuit de Noël, sonner les cloches sous les eaux du lac. Ainsi, les pêcheurs de Douarnenez entendent-ils parfois tinter les cloches de la ville d'Is…

La ville dans l'étier de Langon et la ville dans le lac de Murin.

L'étier de Langon et le lac de Murin sont proches l'un de l'autre et des rives de la Vilaine, près de Redon.

 

Cités ensablées

L'ancien Escoublac

Au nord de la Loire, dans les sables du fleuve…

Montoise

Au sud de la Loire, dans les sables du fleuve, cette bourgade aurait été ensevelie par une forte marée, probablement en 1598. Elle resta noyée sous le lac qui lui succéda et qui finit par s'ensabler.