LA POPULATION BRETONNE : CROISSANCE ET VIEILLISSEMENT.

 

 Recensement 1999 L'évolution de la population bretonne
La structure par âge        Le problème du vieillissement

 

  SOMMAIRE BRETAGNE        

En 1911, la Bretagne comptait 3,7 millions d'habitants. En 1962, elle atteignait à peine ce même total. Il faut attendre le recensement de 1999, pour compter plus de 4 millions de Bretons, c'est-à-dire 6,5 % de la population française contre près de 9% au début du XXème siècle.

Le rattrapage d'après guerre était surtout du aux nombreuses naissances du baby-boom . Mais depuis 25 ans, le solde naturel n'a cessé de baisser :

+ 20 000 entre 1954 et 1968
+ 11 000 entre 1982 et 1990
+ 5000 entre 1990 et 1999

Si le nombre des naissances demeure encore supérieur à celui des décès, on le doit surtout à l'allongement de l'espérance de vie. La moitié des communes enregistrent un déficit des naissances par rapport aux décès . Seules, l'Ille-et-Vilaine et la Loire atlantique bénéficient d'un solde véritablement positif.

Trop peu de naissances.

Au cours des années 90, la natalité a diminué de 8 % en Bretagne, c'est-à-dire plus rapidement que dans le reste de la France. En 1946, la Bretagne représentait 8 % des naissances françaises et moins de 5 % aujourd'hui.

Les naissances sont moins nombreuses dans les campagnes et surtout en Basse Bretagne. Ces espaces cumulant une population assez âgées, un célibat définitif plus élevé que la moyenne et le départ de nombreux jeunes à la fin de leur scolarité, on y trouve donc moins de jeunes couples.

Pourtant, la baisse de la natalité n'atteint pas les campagnes de manière identique. Les jeunes femmes de Basse Bretagne ont également chacune moins d'enfants que celles de Haute Bretagne. Loeiz Laurent l'explique surtout par le fait qu'en zone bretonnante, les écoles maternelles et les internats ont été multipliés très tôt dans un but d'acculturation des bretonnants. Depuis des décennies, l'enfant aurait moins sa place dans les esprits et dans le foyer familial.

Mais on peut y voir aussi les restes de l'emprise de l'Eglise. Le Léon et le Pays gallo ont été pendant longtemps des terres de prêtres. Aujourd'hui encore, elle restent largement conservatrices dans leur vote et constituent des bastions des écoles privées catholiques. Elles perpétuent donc une fécondité traditionnellement plus forte que celle de régions anticléricales.

Les villes, à la population plus jeune, maintiennent une natalité plus élevée même si les femmes y ont en moyenne moins d'enfants.

Plus globalement la natalité bretonne s'affaiblit aussi à cause de l'absence de population émigrée à forte fécondité et du net recul de l'âge moyen des femmes à la première naissance.

Le vieillissement de la population bretonne.

Outre le départ des jeunes vers d'autres régions, on explique le vieillissement de la population bretonne par l'allongement de l'espérance de vie. A sa naissance, un Breton peut espérer vivre 72,6 années et une Bretonne 81,3 ans. C'est moins que dans les autres régions ( 74 ans et 81,9 ans ) mais le taux est un net progrès ( + 4 ans d'espérance de vie en moins de 20 ans pour les hommes) et l'écart avec la moyenne française se réduit, surtout pour les hommes.

La surmortalité bretonne est surtout le fait des hommes. Elle s'explique entre autres par l'alcoolisme, un taux de suicide élevé , une structure sociale défavorable ( davantage d'agriculteurs, d'ouvriers, de bas revenus à l'espérance de vie habituellement plus faible que les autres catégories ) mais également un encadrement médical moindre.

Sombre perspectives. Le solde naturel breton pourrait devenir négatif sous l'effet de l'accentuation du vieillissement de la population, du recul de la natalité même si l'espérance de vie continue de s'améliorer.

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