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Sombres chiffres
Les chiffres concernant la pratique des langues régionales en France sont longtemps restés vagues et peu sûrs, quand ils existaient. Concernant la langue bretonne, on ne pouvait guère s'appuyer que sur deux sondages TMO pour le Télégramme de Brest. avec les limites propres à cet outil. Alors que cette pratique est habituelle en Grande Bretagne depuis un siècle, l'Insee a ,pour la première fois, joint au recencement général des population de 1999 une enquête statistique homogène portant sur un échantillon de 380 000 adultes, les aires des langues régionales ayant été volontairement sureprésentées.
L'enquête de l'INSEE confirme et précise ce que l'on savait par ailleurs..Le nombre des bretonnant actifs aujourd'hui s'élèverait à 304 000 personnes, ce qui place le breton en troisième position des langues régionales en France derrière l'alsacien et l'occitan.
L'enquête s'intéresse particulièrement à la transmission de la langue. 280 000 personnes se souviennent avoir parler breton avec un des leurs parents durant leur enfance. dont 250 000 avce les deux parents. 400 000 autres ont été élevées dans une ambiance bilingue, sans nécessairement pratiquer le breton aujourd'hui.
Cependant le breton est l'un des langues régionales qui se sont les plus mal transmises au cours du XXème siècle. Aujourd'hui à peine un dixième des bretonnants adultes transmettent cette langue à leur enfant dans le cadre familial. En conséquence, parmi l'ensemble des jeunes bretons nés après 1980, moins de 2 % ont reçu la langue bretonne de leurs parents.
L'enquête nationale montre également que l'essentiel de la fracture dans la transmission de la langue ne se situe pas après 1945 comme le supposait Fañch Broudig. Entre 1915 et 1925, les enfants nés en Basse Bretagne connaissaient le breton dans 70 % des cas. Mais après cette date, la transmission recule rapidement. Difficile de ne pas voir dans cette fracture de 1925 l'impact de la première guerre mondiale, les enfants qui ont alors cinq ans sont pour beaucoup des fils et filles d'anciens combattants ayant vécu de nombreux mois dans une atmosphère francophone très particulière .En 1945, un quart seulement des parents de Basse Bretagne transmettent la langue régionale à leurs enfants. Ce dernier bastion pourrait correspondre à ce groupe des agriculteurs petits propriétaires dont on a remarqué qu'il fut le dernier à transmettre pleinement la langue bretonne à leur descendance. Paradoxalement, l'érosion de la transmission orale ralentit après la seconde guerre mondiale, elle tombe tout de même à 10 % en 1965.
Face à de tels chiffres, un constat s'impose. La cellule familiale n'est plus depuis longtemps le lieu de transmission de la langue bretonne, ce que pourrait d'ailleurs confirmer le fait que la majorité des parents d'élèves de Diwan ne sont pas bretonnants. L'avenir de la langue se situe donc ailleurs.
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