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La langue bretonne

 

L'une des originalités les plus fortes de la Bretagne est d'avoir su conserver, à côté du gallo, une langue celtique nettement différenciée du français, le breton. Cette langue a été un tel moteur dans la renaissance culturelle de la Bretagne qu'Alan Stivell pouvait chanter " hep brezhonneg, breizh ebet ".

L'origine du breton

La langue bretonne fut apportée par des immigrants bretons fuyant le sud et l'ouest de l'Angleterre actuelle et probablement du Pays de Galles sous la poussée des invasions anglo-saxonnes. Les Bretons implantèrent facilement leur langue dans la moitié ouest, dans des régions, semble-t-il, dépeuplées et désorganisées ou moins romanisées. Dans la partie est de la Bretagne, déjà christianisée, les Bretons rencontrèrent une résistance active des colons francs et du clergé gallo-romain. Dans un troisième quart est, ils dominèrent politiquement et religieusement. Ils conservèrent leur langue ( qui subsiste dans les noms de lieux ) pendant plusieurs siècles avant d'être assimilés progressivement par une population romane beaucoup plus nombreuse. Dans le quart du territoire le plus à l'est, au-delà d'une ligne Dol-Rennes- Saint Nazaire, quelques groupes éparses de colons bretons n'ont laissé que des noms de lieux-dits isolés.

La répartition géographique de la langue bretonne

En conséquence, l'aire traditionnelle de la langue bretonne se concentre en Basse Bretagne, à l'ouest d'une ligne Saint Brieuc / Vannes. On la divise habituellement en quatre dialectes dont les limites correspondent assez bien aux anciens diocèses occidentaux : le Vannetais, dialecte bien particulier d'une part, le Trégor, le Léon et la Cornouaille constituant l'ensemble KLT d'autre part. Langue essentiellement rurale et locale, la langue bretonne s'est subdivisée encore en une multitude de nuances, de parlers locaux souvent étendus sur un ou deux cantons, toujours reconnaissables mais jamais incompréhensibles pour les pays voisins.

Une langue en recul

Après avoir longtemps résisté dans les campagnes, la langue bretonne connaît aujourd'hui un net recul en effectifs. L'ouverture de l'agriculture bretonne dans les années 50-60 provoqua un abandon quasi-immédiat de l'enseignement familiale de la langue. Si les derniers bretonnants monolingues disparaissaient dans les années 40, la langue bretonne recule aujourd'hui au rythme de la disparition des générations âgées qui ne sont pratiquement pas remplacées. Avec probablement moins de 300 000 locuteurs véritables, le breton est minoritaire partout y compris dans ses sanctuaires de Haute Cornouaille et du Trégor.

Des perspectives encourageantes

Paradoxalement ( ou peut-être logiquement ) la langue bretonne a aujourd'hui beaucoup gagné en visibilité. Son enseignement tant à l'Université que dans les écoles bilingues n'est plus anecdotique. Depuis les lois de décentralisation de 1982, elle est mieux prise en compte par les administrations régionales et départementales et les résistances du pouvoir central sont moins ostensibles. Pour autant cela sera-t-il suffisant pour sauver la langue bretonne ?

 

 

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