Ambiance de renouveau
Optimisme ou pessimisme ?
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A l'entrée d'un bar à Dinard, en plein
pays gallo, deux affiches : "Nous parlons le breton" ( ni oar
brezhoneg) et "un statut pour Diwan".
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L'optimisme actuel autour du renouveau de la langue bretonne s'étend de l'euphorie à la bienveillance sceptique. Certains prédisent déjà que la langue bretonne est sauvée, d'autres estiment que la croissance actuelle de l'enseignement de la langue bretonne est insuffisante pour inverser une tendance séculaire. D'autres encore n'y voient qu'un soubresaut où des noyaux de militants parfois usés rencontrent la sympathie de nouvelles générations dont l'engagement en faveur du breton tient davantage de l'esthétique de vie que d'une volonté profonde.
L'essor de l'enseignement de la langue bretonne
Ces trois positions interprètent un fait patent depuis cinq ans : l'enseignement de la langue bretonne et sa visibilité dans la société ont gagné du terrain. Les trois filières de l'enseignement en langue bretonne ont connu une progression rapide de leurs effectifs. · Diwan, filière associative d'enseignement en immersion accueille plus de 2400 élèves. · L'enseignement public relayé par l'association de parents Div Yezh propose une filière bilingue qui scolarise 2300 élèves. · L'enseignement privé catholique propose une filière bilingue récente soutenue par l'association Dihun ( 1850 élèves en primaire ). Au total, 6500 élèves sont scolarisés en langue bretonne ce qui représente 2 % des enfants bretons mais avec des taux de progression supérieurs à 10% par an. La filière peut aussi s'appuyer sur une formation universitaire complète du DEUG au doctorat ( 300 étudiants à Rennes, 100 à Brest ), sur l'ouverture du lycée Diwan de Carhaix et sur l'accord récent avec le ministère de l'Education nationale.
Le rôle déterminant des associations et des médias
Le renouveau de la langue bretonne s'observe également à travers l'essor d'associations d'apprentissage de la langue bretonne. Après une première vague forte dans les années 70, les rangs s'étaient clairsemés dans les années 80 mais les structures associatives résistèrent. Aujourd'hui, cours du soir, stages, apprentissage de la langue autour d'une activité connaissent un succès croissant. La langue bretonne est aussi présente à la radio. Après France Bleue Breizh izel et radio Kreizh Breizh, radio Kerne, Radio bro Gwened, et Arvorig FM bretonnent à leur tour. On espère que la création de TV Breizh entraînera une émulation chez France 3.
Une situation politique plus ouverte
Enfin le monde politique et économique prête lui aussi une oreille plus attentive aux demandes des défenseurs de la langue. Les lois de décentralisation, un activisme opiniâtre comme le barbouillage des panneaux routiers il y a quelques années , l'émergence de quelques élus bretonnants ( Jean Yves Le Drian, Jean Yves Cozan ), l'attention portée par d'autres élus à l'intérêt " cosmétique " de la langue bretonne ont contribué à une présence réelle mais assez symbolique de la langue bretonne dans les publications officielles. Effet structurel de la décentralisation, effet de mode ou changement de mentalité ? L'avenir de l'embellie actuelle dépend de la réponse à cette question.
Les filières de l'enseignement du breton aujourd'hui
La prise de conscience des élus locaux : le cas du Morbihan.
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